En allumant la radio, dimanche matin, j’ai appris la mort de Bashung, ça m’a scotché devant mon café, comme s’il s’agissait de quelqu’un de mon entourage… Bashung a accompagné ma culture musicale. Ses chansons ont rythmé des étapes de ma vie. Mon premier concert, c’était pour voir Bashung, lors d’une fête du genre « fête de l’Huma » en ville de province : c’était l’époque de « Gaby oh ! Gaby »… Un tube phénoménal, puis il y a eu « Vertige de l’amour », que nous fredonnions sans prendre toute la mesure de la puissance des mots.
On a grandi, lui s’est fait plus discret et en 1991, « Osez Joséphine » est arrivé comme une bonne surprise. On avait mûri et on re-découvrait Bashung avec plus de sérieux. C’était l’époque d’une belle histoire d’amour, pour moi. En 1995, Elvire dans « Chatterton » aurait pu être le prénom d’une petite fille ?!… Mais le petit garçon écouta un peu plus tard les chansons parfaitement ciselées de « Fantaisie militaire » ! Plus récemment, avec l’album « Bleu pétrole » – son dernier – Bashung a ébloui : c’était un artiste au talent exceptionnel.
Je ne pense pas et je n’espère pas qu’il s’agissait d’un « dernier géant de la chanson française », j’espère qu’il y en aura d’autre, mais c’était un Grand, sous ses airs discrets.
En fin d’après-midi, samedi, je lisais un article des Inrocks sur les Victoires de la musique et l’auteur concluait avec l’espoir que Bashung remporterait une Victoire supplémentaire contre cette fichue maladie… Au même moment, la triste dépêche devait être en train de tomber dans toutes les rédactions…