Edvige, le fichier Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale a été créé par décret le 1er juillet dernier, provoquant de vives contestations chez les défenseurs des droits de l’Homme et l’opposition. Une pétition contre Edvige accumule de nombreuses signatures, de nombreuses associations et personnalités politiques ont déposé 13 recours au total. Le Conseil d’Etat devrait rendre fin décembre sa décision sur la légalité de ce fichier policier Edvige.
En attendant, même au sein du gouvernement, Edvige ne fait pas l’unanimité. Le ministre de la Défense, Hervé Morin, président du Nouveau centre (NC, partenaire de l’UMP) s’est interrogé :
"Nous avons besoin de fichiers pour assurer la sécurité de nos compatriotes. Mais en l’espèce, je voudrais poser un certain nombre de questions…", Est-il utile pour assurer la sécurité de nos compatriotes, de centraliser des informations relatives aux personnes physiques ayant seulement sollicité un mandat politique ou syndical ?", "Est-il utile que (…) l’on y intègre des éléments type les coordonnées téléphoniques, les orientations, sans savoir exactement de quoi il s’agit, des informations d’ordre fiscal ou patrimonial ?", "Est-ce bien nécessaire de ficher les personnes jouant selon les termes même du décret un rôle institutionnel économique social ou religieux significatif ? N’y a-t-il pas là un curieux mélange des genres ?"
Le président du MoDem, François Bayrou, appelle à "un mouvement de refus républicain" contre Edvige.
On va y arriver !