La Nouvelle république du Centre-Ouest, par la voix de son PDG, Olivier Saint-Cricq, a présenté hier, en comité d’entreprise, un projet de réorganisation du groupe de presse tourangeau qui prévoit le licenciement de 181 personnes sur 650 salariés (36 % de l’effectif) : 125 licenciements pour le seul quotidien La Nouvelle république, le reste dans ses filiales (publicité, portage…). L’édition du Cher et ses 18 salariés serait, elle, carrément fermée !!!
La NR, sixième quotidien régional français, enregistre un CA de 98 millions d’euros et une perte brute d’exploitation de 448 000 euros en 2008, c’est la troisième année déficitaire consécutive. Trois ans auparavant, en janvier 2005, Olivier Saint-Cricq est devenu président du directoire de la Nouvelle République du Centre-Ouest, à 35 ans. Ce "jeune loup" a succèdé à son père, Jacques Saint-Cricq, sans en avoir peut-être toutes les qualités… Plutôt axé sur le marketing, ce "fils de" a notamment lancé TV Tours, projet très coûteux impossible à rentabiliser.
Aujourd’hui, des discussions démarrent entre La Montagne et La Nouvelle République pour une prise de participation de Centre France-La Montagne qui pourrait aller jusqu’à 33 % du groupe La Nouvelle République. Rien n’est gagné. Les salariés annoncent une grève.
Ce fleuron de la PQR (Presse Quotidienne Régionale) couvre cinq départements (Indre, Indre-et-Loire, Vienne, Deux-Sèvres et Cher). Curieuse solution que de vouloir supprimer une rédaction – celle du Cher – située dans un département déjà bien isolé : ces gens ont-ils la moindre notion d’aménagement du territoire ? Dans ce cas, pourquoi conserver dans ce département, le service public de La Poste, s’il n’a même plus le quotidien régional à distribuer ?!… Je pousse volontairement le bouchon, mais…
Buzzy,
Ton article m’amène à plusieurs réflexions :
– La NR comme la majorité des titres de PQN ou PQR rencontre des problèmes financiers… Les ressources étant principalement basées sur la publicité (l’annonceur) et non sur l’abonnement (le lecteur), ils sont touchés de plein fouet par la crise et la baisse des recettes publicitaires !
– La direction de La NR a fait une erreur importante en ne faisant pas son plan social il y a un an ou 2 ! Les pertes 2008 s’élèvent qu’à 448 KE. Mais à combien s’élèveront celles de 2009 ? Plusieurs millions d’euros…
– La NR abandonne son édition du Cher car elle est déficitaire… Mais surtout parce que la NR n’est pas leader sur ce département et est concurrencé par un titre de PQR bcp mieux implanté ! Cette décision est-elle un prèmice à l’abandon de la Vienne et des Deux-Sèvres où elle se trouve dans la même situation ?
– La NR n’est pas un service public… L’information en générale ne sert maintenant qu’à vendre de la diffusion et donc de la publicité !
– La NR n’a pas su se restructurer à temps et en paye les pots cassés aujourd’hui… Un syndicaliste cité dans libération dit que nombreux espéraient que le titre serait vendu pour financer le plan social… Déplorable…
Ce qui arrive à La NR aujourd’hui est bien triste, mais j’espère que la direction arrivera à trouver une solution pour faire survivre le titre…
Ca m’a fait un choc de voir la photo, passant régulièrement devant !
Pourquoi n’arrêtent-ils pas tout simplement TV Tours ? Chaîne qui, je pense, est très peu regardée…
Qui est Dadavidov, ??? On croirait entendre un discours de la direction de la NR. De plus il est très mal renseigné, les plans sociaux ce sont succédés, plans préretraite jusqu’à présent, mais nombreux départs. La direction actuelle de la NR n’ est pas le propriétaire du quotidien, elle ne possèdent que quelques pourcents des actions. Ils sont pourtant les responsables d’une gestion déplorable et d’un vide sidéral en ce qui concerne les idées. Bien entendu les salariés qui eux ont fait le travail qui leur était demandé seront ceux qui paieront les pots cassés.
La NR souffre de nombreuses perversions :
– népotisme : mettre son fils dans le fauteuil de président d’un des plus grands quotidiens régionaux sans compétences requises c’est une double faute économique et morale pour une ancienne société à participation ouvrière ( sapo ):
– armée mexicaine : la NR a multiplié les postes de petits chefs , grands chefs avec des salaires de 4 à 5000 euros nets alors que la mauvaise santé financière datait de plus de dix ans .Et ceci au détriment des journalistes de base de moins en moins nombreux sur le terrain et dans les agences locales ;
– un journal du dimanche façon "chasseur français" avec la fête du cochon en 10 photos et 30 lignes de texte ( ça peut intéresser un chercheur de UCLA ).Une catastrophe industrielle pour faire plaisir à la CGT mais que les journalistes devaient bâcler en plus de leur 12 heures de travail ;
-un siège social à Tours pléthorique où la guerre des clans s’explique par la distribution de postes confortables et inutiles ;
– une organisation du travail qui date de l’époque du plomb alors que l’informatisation devait tout moderniser;
Ce dernier plan social ne changera rien : on va virer les petits , les sans -grade pour conserver les planqués des réseaux et les courtisans .
Un conseil au groupe La Montagne : laisser tomber . Dans deux ans la NR sera rachetable à plus de 50% pour le même prix qu’aujourd’hui à 30% car la direction NR est indécrottable ….