Paris-Match, c’est "le poids des mots, le choc des photos", remplacé récemment par "la vie est une histoire vraie"… Quoiqu’on pense de l’hebdomadaire, suite à l’exclusion du procés Fourniret de la journaliste du magazine, pour avoir publié une photo de l’accusé dans le box des accusés, alors qu’il l’avait refusé, la déclaration d’Olivier Royant, Directeur de la Rédaction suffit à elle-même :
"Nous sommes choqués que le procureur de la Cour d’Assises des Ardennes prenne une décision aussi disproportionnée. En privant notre reporter de son accréditation officielle et en l’excluant de facto de la salle d’audience du procès Fourniret, le procureur interdit à un média qui compte près de 5 millions de lecteurs en France et en Belgique de couvrir l’un des procès les plus importants de ces dernières années.
Depuis dix ans, Paris Match, par ses reportages et ses enquêtes approfondies, a couvert tous les aspects de l’affaire Fourniret. A plusieurs reprises, nous avons révélé des épisodes peu connus de cette affaire. Il y a 3 semaines encore, nous publiions des extraits des lettres de Monique Olivier à Michel Fourniret.
C’est le procès du plus grand tueur en série qu’ait connu la France. Comme d’autres médias français et internationaux, c’est un évènement que nous couvrons parce que les français, tout comme les familles des victimes, ont le droit de savoir la vérité sur cette affaire criminelle.
Le procureur a affirmé à l’audience qu’il allait lancer une enquête. Mais il condamne, sans procéder à aucune enquête, une journaliste qui matériellement n’a pas pu prendre cette photo, et qui ne peut même pas être soupçonnée d’avoir pris le cliché. En effet, la photographie de Fourniret n’a pas été prise dans la salle d’audience où se trouvait notre reporter mais dans une salle annexe où le procès est retransmis sur écran.
Il s’agit d’une seule photographie et non pas d’un film ni d’une cassette vidéo. La sanction individuelle prise à l’encontre de notre journaliste est arbitraire et disproportionnée.
En ce qui concerne la photographie, elle n’a été reproduite dans Paris Match qu’en taille très réduite sous forme de médaillon. Il ne s’agit donc pas de l’exploitation de l’image de Michel Fourniret mais de l’illustration des comptes-rendus des débats.
Nous espérons que, dès lundi, le Président de la Cour d’Assises des Ardennes, qui a toute autorité durant ce procès, reviendra sur cette décision et, en restituant son accréditation à notre journaliste, lui permettra de poursuivre son travail dans la salle d’audience."