Anne Muxel est directrice de recherche au CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po). Elle publie le 9 octobre 2008 "Toi, moi et la politique".
Comment la politique, dès lors qu’elle n’est plus dans l’espace public, se réfléchit-elle dans l’espace privé ? Quelle part occupe-t-elle dans le monde des échanges et des intérêts personnels, dans l’intimité du lien amoureux, mais aussi dans le cadre familial et dans les liens d’amitié ? L’accord est-il une nécessité inhérente à la vie affective ? Ou bien y a-t-il place pour le désaccord ? Peut-on tomber amoureux de quelqu’un qui fait des choix politiques opposés aux siens ? Quels sont les seuils d’acceptation de la différence ? La politique peut-elle être un ciment d’amour ? Peut-elle aussi devenir une cause de désamour ? La politique en soi, pour soi, entre soi et l’Autre, avec les autres…
C’est donc la politique au cœur de l’identité intime de l’individu que ce livre explore. Basé sur une large enquête et largement nourri d’entretiens, il montre, comme dans un théâtre d’ombres, la façon dont la politique se réfracte dans l’intimité et dans le jeu des affects.
A lire, dans Le Nouvel Observateur d’aujourd’hui une interview d’Anne Muxel. Très intéressant… A la dernière présidentielle, Carla Bruni disait : "Je voterai à gauche, comme mes parents l’ont toujours fait." Depuis, la première dame reste plutôt discrète sur ses opinions. Nicolas Sarkozy, lui, adore rappeler qu’il a conquis une femme du camp adverse. Le 23 septembre 2008, lors d’un dîner de gala à New York, il l’a apostrophée en public : "Moi, Carla, je n’ai jamais été de gauche mais j’aime la justice."