Le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, déclarait aujourd’hui que "la question des moyens, les moyens toujours les moyens, n’est pas la réponse aux problèmes de l’Education nationale aujourd’hui. C’est une question d’organisation, d’efficacité du système de l’Education".
Sans doute tente-t-il, avec ses outils marketing affûtés chez L’Oréal, de rassurer les gens suite aux fuites d’hier selon lesquelles il a entamé avec les recteurs d’académie un "dialogue" pour définir les pistes envisagées pour compenser le non-remplacement d’un professeur sur deux partant à la retraite pour la période 2011-2013. Il faut dire que pour supprimer quelque 15 000 postes, il va falloir déployer des trésors d’imagination, mais Luc Châtel n’en manque pas… C’est vrai d’ailleurs, c’est le but du marketing de mettre le produit en avant grâce à un discours qui peut être limite au niveau vérité !
Parmi ses trouvailles, Luc Châtel suggère notamment l’augmentation de la taille des classes, la réduction de la scolarisation des enfants de 2 ans, une meilleure organisation du remplacement des enseignants absents en recourant à des non-titulaires, la préférence pour des sessions de formation continue pour les professeurs placés "hors temps scolaire", la possible suppression d’"un millier d’emplois" d’intervenants extérieurs et d’assistants étrangers en langue "sans nuire à la qualité de la formation dispensée aux élèves"…
Quand je vois comment aujourd’hui déjà, dans un collège "bien situé" – c’est à dire de privilégiés – avec des classes à 27 ou 30, il est difficile pour certains de s’en sortir, je me demande comment s’en sortent ceux de collèges de ZEP, et comment s’en sortiront les élèves de demain… L’éducation et la culture sont le terreau qui permettent de faire grandir un petit : si on ne soigne pas cela, les handicaps vont s’aggraver et les fossés se creuser toutjours davantage !