Bernard Pouey, un agriculteur de Saint-Dos, dans les Pyrénées Atlantiques a porté plainte pour sabotage de parcelles de maïs biologique. Jon Harluchet, président de Bio-Aquitaine, a précisé que son association et la Confédération Paysanne du Pays Basque ont aussi porté plainte dans cette affaire.
Il s’agit de deux champs de 1,4 hectare et de 0,4 hectare qui faisaient l’objet d’une "étude scientifique pour mesurer la contamination pollinique générée par des maïs OGM sur des maïs non OGM", rapporte Bio-Aquitaine. En outre, l’étude portait aussi sur une mesure de la contamination des pollens et miels des ruches d’apiculteurs voisins et faisait l’objet d’un suivi par un organisme de contrôle "Qualité-France" qui certifiait l’appellation "Bio" soumise à un cahier des charges du ministère de Agriculture. Une aide du Conseil Régional Aquitaine de 20.000 euros avait été apportée.
Les plantes n’avaient pas un développement normal, "les feuilles jaunissaient, les maïs n’arrivaient pas à grandir" : un huissier de justice et la gendarmerie de Salies de Béarn, ont constaté que les parcelles de maïs biologique plantées de huit espèces différentes ont été aspergées d’un produit chimique qui en annule la floraison. Visiblement, cette parcelle de maïs bio était le témoin gênant des évidentes contaminations polliniques des maïs OGM voisins…Si un sabotage était confirmé par les services de gendarmerie, il s’agirait d’une première en France.
En France, la loi permet uniquement de savoir la surface exploitée dans une commune mais non la localisation exacte. Cependant, une directive européenne impose aux Etats membres la publication de registres publics destinés à informer les citoyens sur les emplacements de cultures d’OGM. Le gouvernement français n’a pas encore transposé cette directive, c’est un problème majeur pour les défenseurs du bio et les anti-OGM…à juste titre !