Le 17 juin 2007, date de la levée de l’immunité pénale liée à son statut de chef de l’Etat, que se passera-t-il pour Jacques Chirac ?
Durant la durée de son mandat présidentiel, il ne pouvait être inquiété. Par contre, à cette date, la justice sera autorisée à lui demander des comptes concernant des affaires qui datent d’avant1995.
Dans une interview au quotidien 20 Minutes, publiée le 25 mai, Eva Joly, ex-juge d’instruction, conseillère anti-corruption en Norvège et auteur de La force qui nous manque indique que « Si les institutions judiciaires françaises fonctionnent normalement , Jacques Chirac sera entendu sur les affaires non prescrites le concernant – les HLM de la Ville de Paris et les emplois fictifs du RPR – mais aussi sur son compte allégué au Japon. J’attends que le parquet de Paris ouvre une enquête sur cette affaire au vu du rapport de la DGSE et des derniers éléments recueillis par les juges d’Huy et Pons. Une démocratie digne de ce nom ne peut vivre avec cette suspicion non vérifiée. »
Outre les HLM de la Ville de Paris et les emplois fictifs du RPR, en effet, Jacques Chirac se voit accusé d’un nouveau délit : Le Canard Enchaîné du 23 mai révélait que des documents confidentiels de la DGSE, saisis chez Philippe Rondot et versés progressivement au dossier jusqu’à ces dernières semaines, font état de l’existence d’un compte ouvert au nom de Jacques Chirac à la Tokyo Sowa Bank, crédité de 45 millions d’euros. D’où viennent ces fonds ?…
Toujours, selon Le Canard enchaîné, Jacques Chirac aurait recruté une équipe d’avocats conduite par Me Jean Veil, et il envisagerait de retarder les demandes d’audition en invoquant des motifs de santé, en attendant une éventuelle loi qui effacerait les « affaires »…