Une fois encore, les sociétés chargées de l’affichage dans le métro parisien et sur les kiosques à journaux ont refusé l’affiche du chanteur Damien Saez : la photo qui représente aussi la pochette de l’album "J’accuse" est de Jean-Baptiste Mondino et représente une femme nue dans un chariot de supermarché.
Pour l’Autorité de régularisation professionnelle de la publicité (Arpp), elle présente "un caractère dégradant pour l’image de la femme, dans la mesure où elle apparaît nue et, qui plus est, dans un chariot de supermarché, donc comme une marchandise". Elle est donc interdite et retirée. Le chanteur a alors élaboré une deuxième version de l’affiche, en ajoutant une mention spéciale "La photo initialement prévue pour cet affichage a été interdite dans les couloirs de nos métros. J’accuse". Mediatransport l’a également interdite.
Damien Saez a répondu à cette censure par un long courrier dans lequel il écrit notamment : "Alors que le vulgaire à outrance et les illégalités font rage sur chaque devanture et dans ces mêmes couloirs de métro, alors que nous vendons nos chairs, à tort et à travers, pour n’importe quel inutile qu’il faudra vendre aux enfants, alors que la femme n’a jamais été autant méprisée dans sa qualité d’être humain autre que celle d’être une chatte béante dans laquelle on refourgue tous les artifices du nouveau monde, voilà que les petits capos voient de l’outrage quand le féminisme est à son expression la plus pure."
Après la pipe de Jacques Tati, la cigarette de Coco Chanel, l’absurdité de la censure se poursuit…