La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a relevé 12,5% d’anomalies au sein des compléments alimentaires en 2008 : 175 entreprises en commercialisant sont épinglées. Il s’agit principalement de pratiques commerciales trompeuses (publicité mensongère sur les bienfaits du produit, de fausses promotions…) ou des anomalies d’étiquetage. Malgré tout, le marché des compléments alimentaires, qui promettent de perdre du poids, d’améliorer la mémoire ou d’avoir une forme éblouissante, est de plus en plus populaire. L’UFC-Que Choisir avait déjà dénoncé, en octobre dernier, des compléments alimentaires "bidons" et "parfois dangereux"…
Rien de contraignant dans tout cela. Du coup, les vendeurs de poudres diverses et variées se développent… Par exemple, Kriss-Laure est une société de vente directe en marketing de réseau, qui distribue des "produits diététiques" : entremets et potages hypocaloriques, compléments nutritionnels, boissons hyperglucidiques… Au départ, tout distributeur est lui même un consommateur, satisfait du produit, qui décide ensuite de participer aussi à sa distribution, en devenant vendeur et conseiller (formé par qui ?!) ! Ce fonctionnement pyramidal fonctionne à merveille : autour de moi, toute une famille s’y est mise et fait des émules, même chez les plus minces qui y voient un "complément alimentaire idéal pour les séniors qui peuvent être carencés en oligo-éléments", etc… Un business de folie au marketing bien rôdé qui séduit les plus aguerris des réfractaires… qui finissent par manger une bouillie chocolatée repoussante et boire toute la journée une boisson aux agrumes dont l’arôme n’est que dans le nom… en laissant un chèque non négligeable au fabricant qui garde d’ailleurs ses tarifs confidentiels…
Hier, l’agence américaine des médicaments (FDA) a interdit l’usage d’Hydroxycut, complément alimentaire amaigrissant et dopant, suite au décès d’un patient pour insuffisance rénale. Ce produit était censé faire perdre du poids en brûlant les graisses et en éliminant l’eau.
Ca ne suffit pas : à partir du 6 mai, la pilule minceur Alli sera disponible sans ordonnance dans les pharmacies, pour agir en diminuant l’absorption des graisses au niveau intestinal. Il est évident qu’il y aura des dérives car il existe un certain nombre de contre-indications non négligeables… L’autorisation de mise sur le marché a été, pour le moins, rapide…
L’industrie pharmaceutique est un lobby puissant, mais, Madame Bachelot, est-ce que ces façons contradictoires de lutter contre le surpoids et l’obésité sont dignes des pouvoirs publics, responsables de la santé publique ?…