Yannick Blanc était directeur de la police générale de la préfecture de police de Paris depuis 2005 et a été révoqué par un décret de Nicolas Sarkozy, daté du 16 janvier 2008, sans qu’aucune nouvelle affectation ne lui soit donnée.
L’intéressé déplore ce qu’il estime être des pressions et voit des effets pervers dans la politique d’objectifs chiffrés d’expulsions. Il écrit dans Le Monde daté de samedi : "L’enjeu de cette affaire (…) et la politique d’immigration à Paris et la tension qu’il y a sur la question des reconduites à la frontière. C’est là-dessus que s’exerce une pression sur le préfet, sur les services et la police. C’est ça le sujet, le terrain critique".
Il ajoute que l’intensification des procédures "a eu des effets pervers, parfaitement connus de tout le monde. L’importance politique donnée aux objectifs a suscité des crispations et des résistances, et pas seulement de la part des associations de défense des sans-papiers". (…) "J’ai très nettement le sentiment qu’en matière de volume et d’intensité de l’activité, on a atteint une limite. Les services sont extrêmement tendus et la modestie du résultat final est un facteur de démotivation".
Nicolas Sarkozy a assigné à Brice Hortefeux, Ministre de l’immigration, des objectifs chiffrés d’expulsion d’étrangers, qui ont été déclinés préfecture par préfecture. Malheureusement, le chiffre de 25.000 demandé pour 2007 n’a pas été atteint, en partie à cause de Paris.
Selon Yannick Blanc, l’insuffisance des résultats est notamment imputable aux décisions judiciaires de remise en liberté des étrangers arrêtés ou d’annulation de procédures.
En attendant, si Sarkozy avait voulu le sanctionner, il n’y serait pas pris autrement…