Après quinze ans de bataille judiciaire, l’affaire Bernard Tapie est close et l’enrichit… Bercy a choisi de ne pas demander un recours en annulation de la sentence du tribunal arbitral qui avait condamné le CDR à verser 285 millions d’euros à Bernard Tapie. Le CDR, chargé de solder les actifs du Crédit Lyonnais, est composé de cinq administrateurs : trois indépendants et deux nommés par Bercy. Or, deux des trois administrateurs indépendants du CDR ont voté pour le recours, mais Bercy a choisi de ne pas les suivre et de clore le dossier.
Même si une grosse partie de la somme va repartir dans les caisses de l’Etat pour éponger ses dettes fiscales, il semblerait qu’il lui reste entre 20 et 40 millions d’euros : pas de quoi se racheter le Phocéa, certes, mais de quoi être tranquille jusqu’à la fin de ses jours !
François Bayrou, président du Modem, voit derrière tout cela l’ombre de Nicolas Sarkozy. Le Président de la République pourrait effectivement remercier Tapie de l’avoir rejoint durant la campagne présidentielle ? Ce type d’hypothèse est loin d’être vérifiée, cependant, il apparait vraiment curieux qu’on veuille solder cette affaire aussi rapidement, aujourd’hui…
Nicolas Sarkozy, lorsqu’il était Ministre des Finances, en 2004, avait déjà cherché une médiation. Il a, aujourd’hui, imposé la justice arbitrale, qui est une procédure rarement utilisée, qui a abouti à accorder à Tapie 45 millions d’euros de préjudice moral, ce qui est sans précédent.
Eric Woerth, le ministre du budget, estime ainsi "solder les années Mitterrand". Dans quelques années, avec ces petits arrangements entre amis, il va sans dire qu’on aura à solder les années Sarkozy…