Pour s’être interposées dans une bagarre à la sortie du collège, une adolescente de 14 ans a donc connu 8 h de garde à vue : emmenée au saut du lit en pyjama, puis menottée… Ca fait froid dans le dos, mais malheureusement, à la lecture stricte des textes, il n’y a rien d’illégal, et c’est ça qui est révoltant : les dérives de la garde à vue sont à leur comble, à cause de textes passés à toute vitesse devant les députés arguant du fait que la garde à vue des mineurs sera appliquée que dans des cas extrèmes. Eh bien, ce n’est pas le cas,d’ailleurs qui le croyait ?!…
Le livre "Gardés à vue" de Matthieu Aron dénonce les excés de la garde à vue, alors que celle-ci est débattue au Sénat pour préparer une réforme du droit pénal des mineurs. Que va-t-on encore nous pondre dans la précipitation ? Le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer (UMP) menace aujourd’hui de s’opposer au gouvernement s’il persistait à faire voter aussi souvent des lois au Parlement selon la procédure d’urgence (une seule lecture à l’Assemblée et au Sénat), car cela nuit à "la qualité de la loi et la qualité du débat démocratique contradictoire" (38% des textes sont votés selon la procédure d’urgence, contre 22% sous la précédente législature).
Le préfet de police a demandé à l’Inspection générale des services (IGS, la police des polices) une enquête administrative pour savoir si une faute avait été commise par la police. Le fait que ce soit disproportionné sera-t-il retenu contre eux ? Je n’y crois pas.