Les ventes de camembert auraient baissé de 2,6 % en 2009, selon le Cniel (Centre national interprofessionnel de l’économie laitière), et cette tendance s’accentuerait, alors que la consommation de fromage a globalement augmenté de 2,3 % l’an dernier. Je fais partie des français qui aiment le camembert, et je constate que dans certains foyers, ça fait plouc de dire ça. Je m’interroge…
Dans certaines familles, le camembert était autrefois le seul fromage du plateau. Avec l’ascension sociale que chaque famille a connue depuis la guerre, des habitudes et des signes "de pauvres" ont été écartés pour préférer des fromages plus "nobles"… en réalité, plus chers, signes extérieurs d’évolution sociale et de richesse, ainsi que snobisme. Ces personnes ont conservé des traditions culinaires de "pauvres" mais uniquement lorsqu’elles étaient liées à une appartenance régionale (bretonne, vendéenne…), ce qui est différent.
Et puis, le camembert a évolué depuis 50 ans. Malheureusement pas forcément en bien, comme le montre le documentaire "Ces fromages qu’on assassine" de Joel Santoni et Jean-Charles Deniau, avec Périco Légasse, farouche opposant des fabricants de fromages industriels. On est passés de camemberts plus ou moins bons à des camemberts pasteurisés au goût standardisé. Heureusement, on revient à des camemberts au lait cru qui sont excellents et qui gagneraient à être mieux connus si le groupe Lactalis ne tentait pas de les étouffer.
Du coup, on préfère au camembert un emmental sans saveur (signé aussi Lactalis !). Je ne parle pas, évidemment de l’emmental suisse authentique, affiné pendant des semaines dans des caves…