C’est le slogan de la campagne de SOS Racisme contre la libération de la parole raciste : "Méfiez vous des idées qui puent. Ne devenez pas le porte-parole de l’intolérance." Le papier toilette, ça sent pas très bon…
"Le climat actuel dans notre société est nauséabond. Depuis plusieurs mois, pas une semaine ne se passe sans que le racisme ne soit agité. Tandis que les politiques hésitent de moins en moins à ériger les étrangers – et singulièrement les arabes – et leurs enfants en boucs émissaires, les medias semblent avoir trouvé un nouveau créneau en mettant en scène une véritable libération de la parole raciste. Laisser faire, c’est laisser le lien social se déliter et le vivre ensemble s’affaiblir. Laisser faire c’est accepter que notre société soit désormais régie par la logique du Ministère de l’Immigration et de l’Identité Nationale.
Parce que nous sommes attachés au vivre ensemble, nous refusons cette evolution inquiétante où la parole raciste a des odeurs de France rancie. Nous appelons chacun à s’engager pour construire une société dans laquelle nous serons tous considérés à égale dignité."
"Méfiez-vous des idées qui puent…"
C’est avec ce charmant slogan que SOS Racisme compte convaincre les gens de devenir des citoyens.
Hélas, l’argument ressemble comme deux gouttes d’eau à ceux qu’utilisent les gens animés par la haine de l’autre. C’est un refrain hélas trop connu et aussi vieux que l’exclusion elle-même : l’autre, celui qui est différent, le noir, le juif, l’arabe, etc., c’est "celui qui pue".
Dans les ceux cas, c’est l’évidence qui fait mouche. Dans les deux cas, les "idées qui puent" sont comme "celui qui pue" : l’évitement doit acquérir la profondeur d’un instinct.
On a vu, en particulier dans les commentaires du blog Ecologie-Idéologie, combien l’évidence écologique dispensait d’examiner son histoire, sa généalogie, combien la brutalité pouvait avoir valeur d’argument.
Espérons que cette malheureuse et simpliste campagne de communication cesse aussi brusquement qu’elle est arrivée.
Comme aurait pu dire Chirac, un peu de bruit pour une odeur. D’accord avec Erasmus, le slogan est mauvais et faux. Car les idées racistes ne puent pas, au contraire, elles sentent bons la sécurité et la défense du nombril contre le monde. Non, les idées racistes ne puent pas : elles tuent.