Les français sont confrontés aux difficultés de la crise économique, mais ce n’est pas le cas de l’Elysée… Le budget de la présidence de la République a progressé de 18,5 %, en 2008 par rapport à 2007, et les dépenses de fonctionnement ont grimpé de 21,7 %.Le budget de l’Elysée de 2007 avait déjà augmenté nettement par rapport à 2006…
La loi de finances initiale avait prévu une dotation de 101,157 millions d’euros, auquel il a fallu ajouté 9,2 millions de crédits complémentaires fin 2008, mais cela n’a pas suffi : l’Elysée enregistre un dépassement de 2,8 millions d’euros ! C’est le document "Pouvoirs publics" qui figure en annexe du projet de loi de règlement des comptes de 2008 qui le relate.
Roger Karoutchi, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, aurait-il une explication à donner, lui qui se portait garant de la "transparence" la plus totale, lors du vote du budget : "La présidence de la République s’engage à publier chaque année, à compter de 2008, un rapport retraçant l’utilisation des fonds alloués à son fonctionnement" ? Malheureusement, les cinq pages de "description des charges" sont plutôt floues…
René Dosière, député apparenté PS de l’Aisne, spécialiste du budget de l’Elysée révèle quelques tours de passe-passe figurant dans ce document budgétaire qui relève de la "politique de communication" : lorsqu’il est indiqué que le coût par convive de la garden-party du 14 Juillet est passé de 76,22 euros en 2007 à 67,45 euros en 2008, il ne faut pas comprendre qu’il y a eu une baisse puisque "la réalité est exactement contraire puisqu’elle a coûté plus cher : 474 523 euros en 2008 contre 419 213 en 2007, soit + 13,4 %. Ce que ne dit pas le rapport, c’est que le nombre d’invités est passé de 5 500 à 7 050."
Les déplacements (16,3 millions d’euros) augmentent de 26,3 %. Sous-estimation des dépenses, nombre exagéré de participants et ampleur démesurée des moyens mobilisés sont relevés par René Dosières : 311 personnes accompagnaient Nicolas Sarkozy lors de son voyage en Chine, en novembre 2007, pour lequel avaient été affrétés 3 Airbus, un Falcon 900 et un Mystère 50 médicalisé.
René Dosière émet des doutes quant à la "régularité" et à la "sincérité" du budget présenté. Il s’interroge sur d’éventuelles "manipulations budgétaires", notamment concernant l’inscription de recettes, pour un montant de 2,4millions d’euros, qui "présentent un caractère incertain et non conforme aux règles" : ne serait-ce pas pour éviter de faire apparaître un déficit budgétaire ?…