Valentine Lopez et Géraldine Wœssner sortent un livre "Les chambres du pouvoir" et tentent de comprendre l’ampleur du phénomène "people" dans la politique, entretenu par les médias, pour répondre à cette nouvelle demande du pouvoir…
L’une, Valentine Lopez a 35 ans, est journaliste politique depuis 2000 pour les rédactions de I-télé, et a suivi la droite, UMP et UDF depuis 2002, et plus particulièrement Nicolas Sarkozy de son arrivée au ministère de l’Intérieur à son accession à l’Élysée en 2007. L’autre, Géraldine Wœssner, 30 ans, est journaliste politique, aujourd’hui accréditée à l’Élysée, et a couvert l’actualité parlementaire avant de rejoindre BFM TV où elle a notamment suivi la campagne de Nicolas Sarkozy.
Dans ce livre, elles montrent qu’à trop vouloir surfer sur la vague people, c’est un raz-de-marée qui a submergé la classe politique française. Avant de devenir objet de dérives, l’intimité des puissants a été dans leurs mains une arme redoutable. Comment a-t-elle été exploitée ? Pourquoi les médias l’ont-ils protégée ? En tout état de cause, cette "intimité publique" est un continent aux frontières mouvantes et insaisissables. A travers une enquête nourrie de nombreuses anecdotes, les auteures invitent à prendre du recul dans la course effrénée de l’actualité. Elles nous font découvrir les coulisses du pouvoir où se tiennent des conversations qui dévoilent à demi-mots un système de réseaux et de favoritisme décomplexé. Fausse pudeur, manipulations, "transparence" affichée d’un monde où le mérite se résume parfois à un nom, une école fréquentée, un réseau d’amitiés ou une aventure amoureuse. Ou comment l’intimité des puissants se mêle à leurs activités politiques, brouillant la limite entre vie publique et vie privée. Déstabilisant des électeurs à la fois choqués et fascinés. Et des médias en quête de nouveaux repères.
Interviewée par 20minutes, Géraldine Wœssner n’hésite pas à dire : "On ne reviendra plus en arrière. Et les petits nouveaux, Laurent Wauquiez, Rama Yade et les autres, sont à fond dans ce système. Il n’y a qu’à voir le casting du gouvernement, leur première qualité c’est d’être beau. C’est la génération média. Avec Jean Sarkozy, on franchit le dernier cap, on remplace les politiques par des communicants. On dit qu’il est brillant parce que c’est un bateleur. Et on demande la même chose aux journalistes. On est dans le règne de l’image où le beau serait le reflet de la vertu."
Ca fait peur, non ?