"Après l’affaire des collégiens fouillés par la police dans le Gers, puis celle des collégiens contrôlés et fouillés à la sortie du bus près de Pau, ce sont des collégiens de Bordeaux qui ont été pris à partie par les forces de l’ordre…" Là je tends l’oreille, parce que c’est Bordeaux, d’une part, et parce que c’est aberrant !
C’était sur France Inter ce matin, aux infos de 8h… On entend successivement la prof qui était présente et qui a vécu la scène, puis Michèle Alliot-Marie, Ministre de l’Intérieur, qui minimise avec une grande mauvaise foi les actes des policiers en mettant en doute la parole de la prof.
Jeudi dernier, ces élèves de 3ème attendaient leur TGV à la gare Montparnasse, pour rentrer de leur voyage scolaire. Une manifestation d’étudiants a pénètré dans la gare en chantant. Rapidement, à leurs trousses arrivent une trentaine de CRS. Avec l’affluence de l’heure de pointe, les collégiens se sont retrouvés coincés dans la bousculade opposant lycéens et CRS. Les témoignages entendus sont éloquents : "On criait qu’on était des collégiens mais rien à faire : j’ai pris des coups de matraque aux jambes et au poignet"… Un collégien a été frappé au ventre par une matraque et selon Madame Alliot-Marie il y a eu "contact d’une matraque avec l’estomac d’un collégien" ! Une dizaine de certificats médicaux sont à sa disposition…
Elle rappelle qu’elle fut enseignante et que lorsqu’on a la responsabilité de jeunes, on ne les emmène pas dans des lieux comme ça : les gares sont des lieux qui craignent ?! Enfin, selon les premiers rapports qu’elle a eu "il n’y a pas eu, au cours de cette manifestation, de problémes particuliers". Quelle honte pour la République et pour notre démocratie !
Le Snes (Syndicat national des enseignements de second degré) parle de "la violence gratuite des forces de l’ordre" et la préfecture de police de Paris a saisi l’Inspection générale des services (IGS) "pour déterminer les conditions d’interventions des forces de l’ordre". A suivre…