L’Observatoire des inégalités livre quelques explications claires et étayées sur les inégalités face aux retraites : un article de Noam Leandri et Louis Maurin à lire. En voici quelques morceaux choisis :
"Un cadre reçoit un montant total de pensions de retraite – cumulé tout au long de sa vie – trois fois plus élevé qu’un ouvrier. La réforme des retraites va accroître encore les inégalités en la matière"…"les mécanismes du système de cotisations permettent aussi aux cadres de toucher plus, car ils cotisent davantage pour la partie dite « complémentaire » de la retraite".
"Le deuxième facteur qui explique les inégalités est la durée de vie"… "Cette inégalité est liée à un très grand nombre de raisons complexes, qui vont des habitudes de vie (alimentation par exemple) aux conditions de travail, en passant par la relation au système de soin qui n’est pas la même selon les catégories sociales… Evidemment, la préconisation des auteurs est claire : "Un système calculé uniquement en fonction d’une durée de cotisation et non d’un âge légal est plus juste. Ceux qui ont commencé tôt partent plus tôt. Les écarts d’espérance de vie sont alors partiellement compensés pour la retraite par le fait que les salariés les moins qualifiés commencent à travailler de façon précoce".
"La question fondamentale qui se pose est celle du lien entre la pénibilité du travail, l’espérance de vie et la durée de cotisation"… "notre système a mal vieilli. Aujourd’hui, les TGV ont remplacé les machines à vapeur et leurs conducteurs partent à la retraite à 50 ans en moyenne, dix ans avant les maçons…"…"L’un des grands enjeux du débat actuel sur le système de retraites est de définir ce degré d’usure"… "Malheureusement, ceux qui disposent des métiers physiquement les plus durs ne sont pas toujours ceux qui ont le plus de poids dans le débat public, notamment du fait de leur faible représentation syndicale (bâtiment, grande distribution, hôtellerie-restauration, etc.)"
"Reste qu’au moment du départ, les femmes perçoivent une pension inférieure de 42 % à celle des hommes en moyenne. Ceci pour deux grandes raisons : d’une part les femmes sont en moyenne nettement moins rémunérées que les hommes, d’autre part un grand nombre d’entre elles n’ont eu que des carrières incomplètes, liées notamment à la maternité."