Suite au rejet surprise le 9 avril dernier du projet de loi Hadopi, par manque de députés UMP en séance, la mobilisation contre ce texte absurde et dépassé est réelle. Parmi les opposants au projet de loi Hadopi (Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet) qui s’opposent au téléchargement illégal, figurent UFC-Que Choisir, Quadrature du Net, Isoc France, Samup et la plateforme « Pour le Cinéma ». N’oublions pas que ce projet de loi repose sur un rapport remis en novembre 2007 par Denis Olivennes, alors PDG de la FNAC…
Ils appelaient d’ailleurs aujourd’hui à manifester et ont invité les élus à « rejeter massivement » le texte. Dans une lettre ouverte aux parlementaires, ces cinq organismes, réunis sous la plateforme « Création Public Internet », unissent pour la première fois leurs voix pour s’élever « contre ce projet de loi dangereux et obsolète, pour les citoyens comme pour les artistes« .
Ce texte doit être présenté à nouveau aux députés le 29 avril prochain. Il prévoit une « riposte graduée » contre le téléchargement illégal de films ou de musique, qui pourra se traduire par une coupure de l’accès internet en cas de récidives. Ce texte, comme l’indiquent les opposants, « résulte d’une conception archaïque de notre société et de l’économie numérique ». « Plutôt que de stigmatiser les consommateurs » et de couper leur accès à internet, les industries culturelles doivent réfléchir à « développer des modes de tarification d’accès à la culture adaptés à l’environnement numérique », selon eux. Surtout quand on voit la gestion obscure de la SACEM…
« C’est pour cela, que nous, artistes, créateurs et collectifs citoyens, avons décidé de nous allier et de conjuguer nos efforts pour créer une alternative opérationnelle et économiquement réaliste », écrivent-ils. Des professionnels du spectacle les soutiennent et il n’y a aucune contradiction à cela. D’ailleurs, le Parlement européen, qui examinait un ensemble de directives destinées à régir les télécommunications dans l’Union européenne, a voté un amendement qui pourrait interdire à la France d’appliquer sa loi antipiratage : « Aucune restriction ne peut être imposée aux droits et libertés fondamentaux des utilisateurs (des télécoms), sans une décision préalable des autorités judiciaires. » La loi antipiratage (ou Hadopi) de Christine Albanel pourrait donc être incompatible avec la législation européenne avant même son entrée en vigueur…
1- D’un côté, nous avons une industrie culturelle déclinante n’assumant pas le proxénétisme économique et la pandémie infantilisante qu’elle exerce sous le regard de son débiteur. Celui-ci est à la fois une fondation philanthrope de gestion nationale et une entreprise d’import/export.
2- De l’autre côté, nous avons une infinité de niches de population n’ayant rien à voir les unes avec les autres, mais faisant front par principe de précaution. Nous prouvant par la même occasion à quel niveau de léthargie se trouvent nos sociétés occidentales pour qu’un luxe devienne une lutte nécessaire.
3- Au centre, se trouve le gros du troupeau qui n’a pas d’avis et fait preuve d’intelligence situationniste ou d’indifférence banale sur ce combat qui est à la fois d’avant-garde et d’arrière-cour.
4- Dans toutes les batailles, il y a des pertes acceptables. Mais comme nous ne prenons plus plaisir à nous salir les mains avec une de ces barbaries ancestrales, les invectives servent de nos jours de courroux médiatique ou de Hit Combo virtuel pour le bonheur des voyeurs générationnels et des lâches éternels.
5- Quand on pratique l’affrontement constant ou la paix commémorative pour occuper son temps, c’est que l’on est plus en mouvement. Alors la guerre civile des flux a-t-elle un sens ?
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