La liste "antisioniste" de Dieudonné en Ile-de-France pour les élections européennes du 7 juin 2009, qui doit être déposée aujourd’hui n’empêchera pas l’existence des listes du Front National, bien sûr. Cependant, avec un Jean-Marie Le Pen vieillissant, un chef qui ne trouve pas de successeur suffisamment charismatique et un parti au bord de la faillite, le phénomène Dieudonné pourrait bien en profiter pour gagner sur cet électorat d’extrème droite…
Dieudonné a présenté, vendredi dernier, vingt candidats sur les vingt-six obligatoires, en expliquant qu’il entend avec cette candidature "glisser une petite quenelle dans le fond du fion du sionisme". Il s’est donc entouré d’un ramassis hétéroclite et improbable de personnalités nauséabondes et de losers : Yahia Gouasmi, président du Parti antisioniste, Alain Soral, ancien du PCF et ex-membre du comité central du Front national, Michael Guérin, ancien responsable du Front national de la jeunesse (FNJ) Rhône-Alpes, Francesco Condemi, ancien de l’extrême gauche, Ginette Skandrani, cofondatrice des Verts, exclue pour antisémitisme, Maria Poumier, universitaire qui se réclame d’Hugo Chavez, Christian Cotten, psychosociologue et psychothérapeute responsable du site Politique de vie qui se dit "militant de la paix, de l’amour et de la liberté" et défendant une thèse du complot derrière "la fausse épidémie de grippe" actuelle.
Evidemment, l’éventuelle interdiction de la liste de Dieudonné, évoquée par Claude Guéant, a eu pour effet de le placer "au cœur du débat", et l’intéressé d’en jouer. Avant d’avancer cette éventualité, Claude Guéant aurait dû se renseigner car les experts sont dans leur ensemble assez circonspects sur les moyens légaux possibles.
En période de crise, les extrèmes de toutes sortes gagnent du terrain, jouant sur la peur et le nécessaire repli… Soyons vigilants.