Liberté de la presse, liberté d’aller et venir, liberté d’entreprendre, liberté provisoire, liberté religieuse, liberté politique, liberté de pensée, liberté d’expression, liberté du travail, liberté de dire merde, etc…
Qu’en penserait Paul Eluard qui écrivait le poème "Liberté" en 1942, que tout un chacun connait ? Je l’ignore, mais il me semble que pour se soustraire à certaines règles ("nous sommes esclaves des lois pour pouvoir être libres" disait Cicéron), on a de plus en plus tendance à mettre la liberté en avant comme argument. Ou plutôt SA propre liberté…
Ainsi de fil en aiguille, la liberté vient à se confondre avec indépendance puis individualisme. Or, l’individualisme qui fait peu de cas de la justice s’oppose bien au principe de liberté. Comme l’écrivait Albert Camus, "si l’homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout."
Des gens créent leur entreprise "pour être libres". Souvent, ils galèrent des mois voire des années à vivre essentiellement sur les revenus de leur conjoint salarié. Où est la liberté ? Le conjoint salarié n’est-il pas plus libre ? Il le serait s’il n’était pas contraint de faire acte solidaire avec son double, plus que de raison…
Parmi les mots qui ornent les frontons de nos mairies, Liberté, Egalité et Fraternité, la liberté fait fréquemment l’objet d’une récupération politique : la liberté d’entreprendre finit par faire un amalgame fâcheux avec le libéralisme, un candidat à une élection promet à chacun plus de libertés car ça ne mange pas de pain… Il nous faut retrouver le sens profond de la liberté et ne pas le galvauder !
Sur ces considérations, je vous livre une dernière citation : "Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté." (Confucius)