Frédéric Mitterrand, nouveau ministre de la Culture de Nicolas Sarkozy, a du pain sur la planche. Passé l’amusement du patronyme que Sarkozy doit être fier d’arborer, si Frédéric Mitterrand veut être un « très grand ministre de la culture », comme le prévoit Bernadette Chirac, il doit s’atteler à quelques chantiers épineux :
– la réforme du ministère de la culture qui prévoit la réduction du nombre de directions, et donc du personnel (249 emploisseraient en cause). Restons vigilants durant l’été, période propice à faire passer des réformes non populaires, discrètement…
– Hadopi 2, le projet de loi destiné à compléter la loi Création et Internet, dont la partie répressive (la riposte graduée) avait été censurée par le Conseil constitutionnel le 10 juin 2009. Frédéric Lefebvre avait ajouté de l’huile sur le feu en accusant les sites en streaming de bafouer les droits d’auteur. Comment faire accepter tout cela par les Français ?!…
– le patrimoine, qui voit d’un mauvais oeil l’amendement adopté dans le cadre de la loi du Grenelle de l’environnement, permettant de se passer de l’accord des architectes des bâtiments de France pour construire dans des zones protégées.
– le Musée de l’histoire de France que souhaite laisser Nicolas Sarkozy, comme marque de passage au sommet de l’Etat : où sera-t-il ?
– des délocalisations de sites : déménagement des Archives nationales vers Pierrefitte (93), d’ici à 2011, déménagement de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), vers Reims, d’ici à 2011. Il y a des contestations dans l’air…
– états généraux de la presse et opération « Un journal gratuit dès 18 ans », devant être lancée en octobre prochain.
– pérennité du financement des chaînes publiques par la redevance, augmentation de la part consacrée à la culture sur les chaînes du groupe France Télévision, succession de Patrick de Carolis…
– intermittents du spectacle !!! Le plus chaud des dossiers sans doute car ancien et sous jacent. Le nouveau ministre de la Culture devra forcément réfléchir à une éventuelle réforme du statut des intermittents du spectacle vivant, régime responsable de 30% du déficit de l’assurance chômage, dont la mauvaise gestion a été épinglée par la Cour des comptes…
Après tous ces dossiers brulants, Frédéric Mitterrand pourra se réconforter auprès des professionnels du cinéma : ministre cinéphile et ancien président de l’avance sur recettes, ça aide ! Bon courage !