Le terme de croissance économique revient sans cesse dans la littérature scientifique dédiée et dans l’actualité développée par les médias. Il donne lieu à des débats passionnés aussi bien à propos de sa définition que de ses formes possibles. La définition à minima en fait un indicateur qui mesure l’accroissement de l’activité de production d’un pays sur une période donnée.
Une histoire de cycles sans fin
Les économistes admettent généralement la non-linéarité de la croissance économique. Celle-ci suivrait des cycles d’une durée inégale, durant lesquels son taux changerait suivant une amplitude mesurable. Cette suite de phénomènes se produisant de manière plus ou moins régulière, mais périodique, a reçu la dénomination de cycle économique.
Les auteurs ont observé deux grandes catégories de cycles économiques. D’une part, les cycles longs dits de Kondratieff, qui durent 60 ans. Ils sont étroitement liés aux performances de l’ensemble de la structure, laquelle connaît des cycles industriels déterminés par des révolutions technologiques. D’autre part les cycles dits courts ou cycles de Juglar qui durent une dizaine d’années. Ils sont également appelés cycle des affaires du fait de l’implication des banques et ne connaissent que trois phases au lieu de quatre : expansion, crise et liquidation.
D’où vient la croissance économique ?
Pour certains auteurs, la croissance est extensive. Elle tirerait son origine dans l’augmentation de la quantité des facteurs injectés dans le procès de production. La croissance économique est donc étroitement liée à l’investissement, dans un cycle vertueux qui verrait l’augmentation du capital productif créer des emplois lesquels viendraient eux-mêmes alimenter la hausse de la consommation des ménages. Cette théorie est celle défendue et popularisée par l’économiste John Maynard Keynes. Il considère qu’en cas de défaillance du secteur privé, l’État se doit de réaliser des investissements pour doper la croissance.
D’autres économistes en revanche estiment que la croissance est intensive. Elle serait due aux gains de productivité réalisés sur les facteurs de production. La croissance résulterait ainsi de la découverte d’une combinaison qualitative de tous les facteurs, qui offre comme options soit de produire plus sans augmenter le capital productif, soit de baisser les prix pour gagner en compétitivité. Le site Economiquement se fait fort de donner plus d’informations utiles à ce sujet. En permettant la meilleure combinaison possible des facteurs, les innovations technologiques vont alimenter la croissance économique.
À la croisée de la croissance et du développement
La croissance de l’économie s’accompagne théoriquement d’une hausse des revenus. Pour jauger de l’élévation du niveau de vie dans un pays donné, la notion de PIB par habitant est utilisée (voir ici). Cependant, cette hausse ne profite pas nécessairement à toute la population. Il est possible que seule une partie des ménages reçoive une « part du gâteau », contribuant ainsi à renforcer les inégalités.
Lorsque le croît démographique est supérieur au taux de croissance, le PIB par habitant diminue. La croissance devient insuffisante pour entraîner une hausse du niveau de vie. La hausse de la production n’est pas forcément signe de développement économique, aussi utilise-t-on maintenant d’autres indicateurs tels que l’IDH (l’indice de développement humain) combiné au PPA (parité du Pouvoir d’Achat). Car la croissance n’est qu’une des composantes du développement économique, lequel n’est pas toujours synonyme de qualité de vie !