Le magazine culturel Les Inrocks d’aujourd’hui propose un article expliquant comment le journaliste Paul Moreira a découvert que la filiale chinoise d’Alcatel-Lucent collaborait avec les généraux birmans dans le but de créer un réseau de télécommunications ultra-sophistiqué permettant d’écouter les conversations, lire les mails et identifier les internautes. Et ceci, alors que le pays fait l’objet d’un boycott de la part de la communauté internationale… Rappelons qu’Alcatel-Lucent est une société franco-américaine qui agit là via sa filiale chinoise, soit disant sous prétexte de lutte anti-terroriste…
Le documentaire clandestin qu’a réalisé Paul Moreira sera diffusé le 26 mars 2010 sur Canal+ à 22h25. On y découvre aussi comment les généraux ont détourné près de 5 milliards de dollars depuis 2000, argent provenant du gaz exploité par Total et Chevron, pour financer un programme nucléaire.
L’équipementier Alcatel-Lucent a été obligé de réagir ce matin : il a reconnu la création d’un réseau de télécommunications en Birmanie, dans le but de "favoriser (son) développement économique" et "contribuer à son évolution vers la démocratie". "Suite à la signature en 2006 d’un contrat financé par le gouvernement chinois, Alcatel-Lucent, par le biais de sa filiale chinoise Alcatel-Lucent Shanghai Bell, a participé à la construction d’une autoroute de l’information au Myanmar" (nouveau nom de la Birmanie).
Les grands groupes industriels n’ont décidément aucune morale !