Najlae, une Marocaine de 19 ans qui a fui son pays à l’âge de 14 ans afin d’éviter un mariage arrangé par son père, a été expulsée sur ordre de la préfecture du Loiret, suite à son dépôt de plainte, le vendredi, pour coups et blessures de la part de son frère qui l’avait rouée de coups : c’est le quotidien Libération du 22 février 2010 qui relatait cette affaire. Régulièrement violent, ce jour là, la colère de son frère avait éclaté après avoir trouvé un mégot de cigarette dans la chambre de Najlae. Elle aura huit jours d’incapacité de travail, mais malgré cela, le gendarme qui contrôle son identité, prévient la préfecture de son statut d’irrégulière et la place en garde-à-vue. Samedi matin, Najlae est transférée vers Orly pour rejoindre le Maroc où elle a été de nouveau arrêtée et a dû subir un passage en comparution immédiate. Elle est sortie libre du palais de justice.
Malheureusement, ce n’est pas un cas isolé : il s’agit, en quelques mois, du quatrième cas de femme battue et menacée d’expulsion – ou expulsée – dans le Loiret. Depuis son expulsion, samedi matin vers Casablanca, Najlae vit sous la protection du réseau éducation sans frontières (RESF) au Maroc, et espère un retour en France au plus vite.
Aujourd’hui, l’Assemblée nationale examine une proposition de loi sur les violences faites aux femmes, qui doit porter sur le renforcement de la protection des victimes, la prévention et la répression, afin de rendre plus aisé le dépôt de plainte pour les femmes qui souvent craignent de perdre la garde de leurs enfants, ou leur logement et pour les femmes en situation irrégulière craignent une expulsion. On espère car la situation est grave pour le pays des Droits de l’Homme.