Dans son numéro d’aujourd’hui, l’hebdomadaire, le Nouvel Observateur dévoile des extraits de l’Enquête sur la sexualité des Français, menée par l’Agence nationale de recherche sur le SIDA sur la période de septembre 2005 à mars 2006, par Nathalie Bajos et Michel Bozon.
600 pages, 12.364 interviews téléphoniques, des hommes et femmes âgés de 18 à 69 ans interrogés. Cette enquête est la troisième du genre, après celles faites en 1972 et 1992. Qui apprend-t-on ?
– "Les trajectoires affectives et sexuelles se diversifient, les normes de la sexualité sont profondément interrogées,"
– "L’un des changements majeurs est sans conteste le rapprochement des pratiques" des hommes et des femmes. La part des femmes qui déclarent n’avoir eu qu’un seul partenaire au cours de leur vie a considérablement diminué (68% en 1972, 43% en 1992, 34% en 2006). L’écart entre hommes et femmes sur l’âge du premier rapport sexuel passe de deux ans à quelques mois. Le temps où l’on papillonne entre l’adolescence et l’âge adulte, dure de plus en plus longtemps : quatre ans aujourd’hui contre deux ans dans les années 40.
– L’homosexualité, féminine en particulier, semble aujourd’hui mieux assumée : 4% des femmes entrées dans la vie sexuelle déclarent avoir déjà eu des rapports avec une femme (contre 2,6% en 1992). Elles sont aussi plus nombreuses que les hommes à avouer leur attirance pour le même sexe (6,2% contre 3,9%).
– Environ 20% des jeunes hommes de 18 à 24 ans "ne manifestent d’intérêt ni pour la sexualité ni pour le couple". Un homme sur trois et une femme sur cinq affirment par ailleurs avoir réalisé, au moins une fois dans leur vie, un parcours sexuel sans pénétration.
– Le préservatif fait désormais partie de la vie sexuelle : 90% des jeunes l’utilisent lors de leur premier rapport. Par contre, il est ensuite trop vite oublié : un homme hétéro sur quatre et une femme sur trois qui ont eu au moins deux partenaires dans l’année ne se sont pas protégés.
– Les violences sexuelles sont malheureusement en augmentation : plus de 17% des femmes rapportent des agressions, subies pour la plupart pendant l’enfance ou l’adolescence. Elles n’étaient que 2,7% en 2000. Les violences faites aux hommes, également "à des niveaux importants", restent peu déclarées.
Intéressant, car c’est un bon reflet de "comment va notre société" : à lire !