La SNCF a lancé une nouvelle grille tarifaire, en octobre 2007, avec de nouvelles cartes commerciales, selon le principe : "réserver tôt pour payer moins cher". Hier, elle présentait encore une nouvelle offre commerciale, les "PrêtàPartir" qui permettront dès le 27 mai 2008, de réserver des billets de TGV pour partir le week-end à partir de 25 euros, à condition que le voyage se fasse tard le soir, sur la période du 4 juillet au 11 novembre 2008, au départ de Paris et à destination de La Rochelle, Marseille, Montpellier, Lyon et Bordeaux.
Le même jour, Le Canard Enchaîné du mercredi 21 mai 2008, titrait : "Les tarifs de la SNCF baladent le client dans les grandes lignes" ! Le journal satirique dénonce l’opacité des multiples tarifs "où se cachent des hausses sournoises" et évoque une note confidentielle de Bercy transmise en novembre dernier au ministère des Transports indiquant : "Pour les consommateurs, le coût des transports augmente beaucoup plus rapidement que le prix moyen de la consommation : +4,5% en rythme annuel entre 2003 et 2006."
Le Monde du 27 avril 2008 mettait aussi le doigt sur ce phénomène, s’étonnant "des fluctuations du billet de TGV pour un même trajet, à la même heure, selon le moment où il est acheté, y compris pour les possesseurs de carte de réduction".
On appelle ça le yield management déjà appliqué par les compagnies aériennes : plus le train se remplit, plus les prix augmentent. Ajoutons à cela la période de pointe ou normale, la 1ère ou la 2de classe, le type de carte de réduction commerciale, l’achat par internet ou au guichet, l’offre commerciale (iDTGV, PrêtàPartir, iDNIGHT, etc), et on peut avoir, à bord d’un même train, deux personnes qui ont acheté leurs billets pour des prix allant du simple au double, voire plus.
Finalement, peu de places à bas prix sont réellement mises en vente. Sachant qu’aucun billet bon marché n’est proposé en période de pointe même s’il reste des places invendues, difficile de se faire un WE de pont à pas cher !
Plus fort encore, vécu hier : des prix attractifs sur un aller Paris Mulhouse à saisir à 20 € : je réserve illico, mais comble de malchance un message s’affiche m’informant qu’ils ne peuvent pas traiter ma commande et m’invitent à revenir plus tard sur le site. Lorsque je reviens une heure plus tard les fameux tarifs attractifs ont disparu et les meilleurs prix tournent autour de 40 €. Ce n’est pas la première fois que je constate ce procédé. Comment faut il appeler ça ? je suis certain qu’on est pas loin de la pub mensongère mais que peut on y faire?
En fait il s’agit de l’application du système Yield Management issu de l’aérien et mis en place avec l’adaptation du progiciel SABRE lors du projet socrate en 1993. Utilisé sur Eurostar et Thalys, il n’avait pas vraiment été mis en oeuvre sur le TGV français. Les prix peuvent donc à présent varier d’une seconde à l’autre en fonction de paramètres prévus à l’avance. ces paramètres sont même automatiquement réglés en fonction des statistiques des périodes de vente précéedentes et adaptés manuellement si besoin.
Problème la SNCF optimise aussi l’offre et en la réduisant au minimum (suppression d’arrêts TGV par ex) ce qui provoque l’augmentation des tarifs en limitant les quotas de réductions alloués. Il reste peu de Prems en fin de semaine, remplacés par des tarifs Loisir qui ne sont en fait que les anciens plein tarifs, également déclinés en tarifs Pro à quelques euros près.
Bref la SNCF a encore ciblé ceux qui n’ont pas le choix pour voyager cad ceux qui travaillent !