Danger pour la santé humaine et animal (tabagisme passif), pollution pour les océans et la planète en général, les mégots sont des déchets auxquels on ne prêtait pas vraiment attention. Finalement, ils sont si petits… Pourtant, si on devait les mettre bout à bout, ne serait-ce qu’en France, ils se comptent en milliards. Rien que dans la ville de Paris, on en jette…10 millions chaque jour. Car bien entendu, peu de fumeurs prennent la peine de les mettre dans les cendriers publics ; ces derniers étant d’ailleurs trop peu nombreux. Une solution ?
Recycler des mégots : pour quoi faire ?
Les mégots font partie des 10 plus grands pollueurs des océans et il faut à chacun plus de 10 ans pour se désagréger. Pendant tout ce temps, les quelques 4 000 substances toxiques qu’ils contiennent ; et qui participent à expliquer l’explosion des cancers chez les êtres humains, sans compter la dépendance au tabac ; font leur sinistre besogne sur l’environnement en tuant les poissons et en détruisant la faune et la flore terrestre. Sans oublier que les mégots mal éteints, jetés par terre, sont responsables de quantités de feux de forêts, mais aussi d’herbes sèches durant les épisodes de canicule, avec des conséquences désastreuses sur les habitations alentours et la perte parfois de vies humaines.
Pourquoi ne pas collecter les mégots et mieux, les recycler pour qu’ils deviennent utiles, notamment en hiver ? Voilà de quoi susciter la curiosité de tous (et surtout des fumeurs). Pour cela, il est utile de sensibiliser les collectivités, mais aussi les entreprises pour qu’ils installent aux abords de leurs locaux et dans les rues, des cendriers de collecte. Dans ces derniers, les usagers fumeurs peuvent y déposer leurs mégots.
Comment peut-on recycler les mégots de cigarettes et avec quelle finalité ?
Une fois les cendriers pleins, la collecte se fait par le biais de camions sécurisés pour la santé de leur chauffeur. Une fois arrivés dans le centre de traitement, on sépare les différents éléments qui constituent le mégot. Le papier restant, par exemple, tout comme les fibres de tabac peuvent aller au composteur. Cela permettra de faire un substrat de qualité, mélangé à d’autres éléments, pour faire pousser plantes, fleurs et légumes. Les substances toxiques sont extraites, tout comme les odeurs car celle du tabac froid n’est vraiment pas agréable. Puis on utilise un solvant naturel, sans eau (une ressource dont il faut prendre de plus en plus soin et économiser autant que faire se peut), dans un circuit fermé pour limiter les pertes, afin de dépolluer la fibre isolante que l’on trouve sous le papier et qui rend le mégot souple sous les doigts.
Quand cela est fait, cette fibre s’ajoute à celle de tous les autres mégots ainsi recyclés pour créer un produit isolant à part entière, à l’instar de la laine de verre ou de roche. C’est elle que l’on peut trouver sous nos toitures ou sur nos murs, pour avoir moins froid en hiver et moins chaud en période de canicule. Totalement exploitable, la fibre isolante a aussi une autre destination : le monde du textile car on peut la mettre en tant que rembourrage dans un manteau bien connu des français car cocooning et très chaud : la doudoune. Est-ce que cela va devenir tendance de dire que l’on porte sur soi, des fibres de mégots ? Pourquoi pas. Imaginons que tous ces déchets soient ainsi collectés et qu’ils soient utilisés pour aider les êtres humains plutôt que rester par terre et continuer leur triste aventure de serial pollueur : avec plus de 4 300 milliards de mégots jetés dans le monde, chaque année, les champs des possibles s’ouvrent…