Hier, sur France 2, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a affirmé que près de 90% des entreprises en France négociaient déjà les salaires avec les représentants du personnel, tout en jugeant nécessaire d’inciter les autres à le faire. C’était la réponse au président Nicolas Sarkozy qui venait, lui, d’indiquer que les entreprises qui ne respecteront pas l’obligation de négocier chaque année les salaires de leurs employés verraient "leurs allégements de charge diminués de 10%".
Selon elle, "faire en sorte que les 10% ou 15% qui ne le font pas soient incitées à le faire" est une "bonne idée", estimant que "si le chef d’entreprise a des marges de manoeuvre, il sera content de se dire : je peux investir et donner une rémunération à mon équipe".
Certes, mais le chef d’entreprise fait bien dire ce qu’il veut aux chiffres et peut se débrouiller pour que la marge de manoeuvre présentée aux salariés soit infime… Qui a fait un minimum de comptabilité ou de gestion d’entreprise le sait bien !
Par ailleurs, la négociation sur les salaires en entreprise n’a rien à voir entre une grande entreprise avec des représentants du personnel et une très petite entreprise d’1 ou 2 salariés. Dans ce dernier cas, comment ça se passe ? Soit, le salarié ne demande jamais rien et il saute de joie quand le chef d’entreprise lui propose quelques dizaines d’euros en plus : pas de négociation. Soit le salarié a une demande précise, il y a discussion et échange puis réflexion car il faut se remettre au travail qui attend. Dans la TPE, les gens se connaissent bien, la discussion est souvent informelle. A l’heure de faire les fiches de paye, la décision du chef d’entreprise s’impose : en réalité, elle était prise à la fin de la dernière discussion : il n’y a pas eu de négociation.
C’était un coup de gueule. A bon entendeur, salut !