Michel Lussault, président de l’université François-Rabelais de Tours et vice-président de la CPU (commission des présidents d’université), met le doigt sur le probléme des étudiants sans papiers en demandant à l’administration de faire preuve de bienveillance : "Etant donné le profil de ces étudiants, leur assiduité et leurs résultats, il serait normal qu’ils aillent au moins au bout de leur diplôme".
Michel Lussault s’explique : "il aurait été difficile de prendre des positions plus tranchées. Mon rôle n’est pas de juger la politique du gouvernement mais d’intervenir pour le bien de l’étudiant". A propos des étudiants sans papiers, il indique : "A nous de les accompagner pour qu’ils régularisent leur situation. Il faut gagner leur confiance, car ils vivent souvent à l’écart, avec la peur au ventre." Il indique qu’il faut aussi aider dans leurs démarches les étudiants dont le titre de séjour arrive à expiration.
Ces prises de position interviennent suite à deux problémes d’étudiants en situation irrégulière sur Touts : l’affaire Aurore Pokossi, qui avait failli être expulsée en janvier après avoir été dénoncée par un contrôleur SNCF, et l’affaire Rouillon Ndabu-Lubaki, étudiant en troisième année de licence d’AES, qui a reçu un avis d’expulsion.
Le secrétaire général de la préfecture d’Indre-et-Loire, Salvador Perez, est prêt à accentuer les dispositifs d’accueil et d’écoute en lien avec la fac : "Notre volonté est de faire du cas par cas, pas du volume… Avec les étudiants, sauf si le parcours est vraiment trop tangent, on fait certainement preuve de plus de souplesse."
Alors que l’immigration est un sujet qui déchaine les passions, cette prise de position est courageuse. Michel Lussault sera-t-il suivi par ses collégues ?
Merci infiniment.